vendredi 23 mars 2012


Papa



Je me souviens, mon fils venait de naitre.

Je me souviens, on était si proches, si heureux.

Je me souviens, les andouillettes fumantes.

Je me souviens, nous avions réussi à parler.

Je me souviens, tu riais.

Je me souviens, la serveuse qui nous regardait.

Je me souviens, l’odeur de ton cuir mouillé.

Je me souviens papa.


jeudi 8 mars 2012




Tu nous manques jean

Depuis ce 13 mars à Aubenas ! Il n’y a pas de jours  où je ne me suis pas dit « tu nous manques Jean »

Plus personne pour dénoncer les excès de notre société

Plus personne pour fustiger le capitalisme sauvage dans le pays d’Aragon

Plus de communistes, plus d’émerveillement pour trouver que la montagne est belle

Plus personne pour nous  rappeler l’égalité homme femme à la fin du mois

Plus de coups de gueule, plus d’artistes               

Tout fout le camp depuis que tu es parti, qu’est devenue ta France

Maintenant Marine le Pen fait 20 pour cent des voix

Et les ouvriers sont aussi rares à gauche que nos usines dans la patrie

Tu nous manques Jean, pourtant que  c’est beau la vie

Car nous t’aimons à perdre la raison et nous te pleurons

 Toi, qui en 2 phrases assassines

Savais trouver les mots pour dénoncer leur folie dans ton sourire gaulois

Partages mon indignation, mon camarade, mon frère,

Que sommes-nous sans toi ?

Notre Jean FERRAT









Le vrai miracle de LOURDES



Je reviens d’un pèlerinage de Lourdes et comme beaucoup l’image de Lourdes, outre les apparitions de la Vierge à sainte Bernadette, c’était les miracles. Comme toute personne de 2011 pour moi les miracles devaient être quelque chose de formidable et surtout de spectaculaire, d’où là mon erreur. Non le vrai miracle est plus profond, plus interne si j’ose dire, en effet : j’étais au pèlerinage national  en tant que personne handicapée, et je fus très impressionné par la ferveur et la solidarité entre les bénévoles et les malades.

Dans notre vie de tous les jours lorsque vous êtes handicapé, vous vous méfiez par-dessus tous des jeunes qui semblent uniquement représenter les banlieues et leur volonté de nuisance  contre les handicapés qui incarnent les membres les plus faibles de cette société.

Rien de tout ne cela à Lourdes, juste du dévouement, de la ferveur, de la générosité. Une femme qui était  en phase ultime d’un cancer me confia : « si c’est comme cela le paradis, je suis prête à partir ». Oui je veux moi aussi remercier Lionel, Christian, Danielle, Oscar, et tous ceux que j’oublie, merci de m’avoir donné une leçon de foi.

J’étais sale et vous m’avez emmené aux douches pour me purifier l’âme, mon cœur était rancunier et revanchard et vous m’avez appris le pardon. Je ne savais plus prier est vous m’avez donné l’envie de vivre ma foi comme une adolescente devant une femme toute blanche. Non rien de spectaculaire juste un radical changement en moi et ceci grâce à cette incroyable fraternité, merci à tous de m’avoir permis de connaître le vrai miracle de Lourdes, je ne serai plus jamais seul, je suis devenu un membre de notre église à part entière.




mercredi 7 mars 2012





Sans nouvelles





Pas de réponse à mon SMS,

Es-tu fatigué, dors tu, que ce passe-t-il,

Ne me laisse pas sans nouvelles,

Continuons à parler de femmes, de foot, de cartes,

Ne me laisse pas sans nouvelles,

Réponds-moi, mon frère, mon ami,

Ne me laisses pas sans nouvelles,

On me dit que tu aurais disparu,

Ne me laisses pas sans nouvelles,

La vie est dure ici,

Ne me laisses pas sans nouvelles

Je n’aime plus la Chardonniére depuis que tu l’as quitté,

Ne me laisses pas sans nouvelles,

Tu es mort, je suis seul,

Et je reste sans nouvelles.

mardi 6 mars 2012


Une vieille photo




C’est moi sur cette photo des élèves de l’école de musique de 1968.

Déjà seul au milieu des autres, je faisais de la musique comme d’autre font du football ou du  rugby. Ni passionné, ni enthousiaste, juste là, par obligation familiale. C’était la danse ou la musique ! Comme déjà mon corps n’était pas gracieux ? Je choisi la musique, le classique, la culture, la connaissance de ceux d’avant, de la lignée, de la technique du solfège, d’une chaine historique dont je devais être un maillon.
Sur cette vieille photo de mai 1968, il est étrange de voir l’apparence de ces enfants, calmes à l’instant même ou la révolte des ouvriers ouvraient des jours d’espoir, de libération et d’abolition des vieux dogmes. La société venait de vivre le plus schisme du XX éme siècle et ces enfants n’en savaient rien, protégés par une institution bourgeoise d’une classe sociale déchue qui commençait  à comprendre que ces jours étaient comptés

Ne soyez pas effrayés se sont justes des photos

Photos de rêves ! Non !

Photos d’une tragédie ordinaire !

Photos de réalité d’une France non reconnue,

Photos de réalité des Français de la rue,

Venez voir ces visages marqués,

Têtes du malheur,  enfants de la peur,

Enfants de la misère, enfants de la solitude

Enfants de la fatigue, de la boisson, de la violence,

Enfants de la terreur, des heures d’angoisse

Enfants de la rue, miséreux d’aujourd’hui.

Nouveaux pauvres de notre société d’égalité!